Judas Priest - Five Finger Death Punch - Zenith - Paris - 17/06/2015 - Compte-rendu de concert - Concert Review

UNE VIE
Au Zenith de Paris, Judas Priest condense avec brio une magnifique carrière


Les amateurs de heavy metal se rassemblent ce soir au Zenith pour célébrer un des groupes majeurs du genre.

Five Finger Death Punch : bonne compagnie
En guise de hors d'oeuvre, le groupe Five Finger Death Punch ouvre la soirée. Je ne connaissais ce groupe qu'à travers quelques morceaux. C'est une belle découverte pour moi. La voix du chanteur couvre plusieurs registres avec talent, alternant chant mélodique, envolées et thrash bien énervé. La musique jouée est puissante, jamais violente. Après une reprise bien emballée de Bad Company, les musiciens gagnent en confiance et enchaînent dès lors quatre morceaux fort réussis, "Burn MF" (dont je hurle le refrain avec enthousiasme), "Coming Down", "Never Enough" et "The Bleeding". Que du bon, voire du très bon. La fosse, dans laquelle je suis situé, participe avec passion et gaité. Le groupe invite un couple de spectateurs à monter sur scène. Le temps d'un morceau, les deux jeunes suivent le concert assis devant le kit de batterie. A la fin du concert les musiciens distribuent des mediators par centaines, que dis-je, par milliers. C'en est drôle. Même le chanteur (!) en a plein les poches.
Un bien beau concert.
 
 


Setlist :
  1. Under and Over It
  2. Hard to See
  3. Lift Me Up
  4. Bad Company (reprise Bad Company)
  5. Burn MF
  6. Coming Down
  7. Never Enough
  8. The Bleeding

Judas Priest : résistants
C'est au son du légendaire War Pigs de Black Sabbath que Judas Priest annonce son imminente arrivée sur scène. La scène est encore cachée derrière un immense rideau orné du logo du groupe. Après une brève bande sonore ("Battle Cry"), le rideau tombe et les musiciens attaquent avec "Dragonaut". Ce morceau est extrait du dernier album de 2014, album fidèle au style heavy metal dont le groupe est un des plus beaux fleurons. Je peine à croire que le groupe a dorénavant 47 ans de carrière derrière lui. Le guitariste Glenn Tipton, tout sourire, affiche 67 ans au compteur. On a pu croire que Judas Priest rangeait ses cuirs en 2011 avec la tournée "Epitaph", puis avec la retraite en 2013 du guitariste fondateur K. K. Downing. Il n'en est rien. Boosté par l'arrivée du tout jeune guitariste Richard Faulkner (35 ans), le Prêtre a repris la route du studio et de la scène. Après "Dragonaut", le hymne "Metal Gods" nous rappelle les riches heures de l'année 1980, quand Judas Priest battaient le fer au côté de la jeune garde montante, celle d'Iron Maiden et autre Saxon. 35 ans plus tard, une tranche de vie est passée, pour eux comme pour ceux qui, comme moi, connurent ces belles heures. "Devil's Child " et "Victim of Changes" nous montrent que le chanteur Rob Halford a toujours de la voix. Certes le pas est lent. Certes l'homme est rivé à ses prompteurs, ne s'autorisant des allées et retours mesurés que le temps des refrains. Mais la voix est là. Le Metal God défend son titre avec brio. "Halls of Valhalla", extrait du récent album, prouve que Judas Priest ne joue pas la carte de la sécurité. Ils prennent un risque, là où ils auraient pu jouer de nombreux titres plus connus. Judas Priest nous montrent ce soir encore qu'ils apprécient la variété dans leurs morceaux. "Love Bites" est le morceau qui fait décoller le concert. Un immense mur en fond de scène passe une vidéo avec des vampires. Finie la scène démesurée du précédent concert au Zenith en 2009. Finie également les tenues de scènes exubérantes. Rob Halford continue à changer de tenue entre les morceaux mais celles-ci sont relativement sobres (j'ai dit "relativement", ça reste du Rob Halford). "March of the Damned" est une belle réussite. Judas Priest se lance ensuite dans une version époustouflante de "Turbo lover". Les membres du groupe sont visiblement émus par l'accueil du public qui exulte, hurle le refrain et crie sa joie. Les musiciens vont dès lors multiplier les sourires. J'ai toujours été impressionné par l'humilité des musiciens de Judas Priest qui remettent en jeu leur titre à chaque concert, comme au premier jour. "Redeemer of Souls", quatrième extrait du dernier album pour ce soir, est accueilli avec chaleur. Les arpèges de "Beyond the Realms of Death" résonnent alors que la projection en fond de scène nous plonge dans l'infini de l'espace. Peu après la Lune apparaît, puis surgie la planète Terre. Une planète Terre non pas bleue mais noire, avec une surface striée du rougeoiement de la lave. Depuis la fosse la vue est de toute beauté. Quand Glenn Tipton joue le premier solo, avec une grâce inouïe, le son et le visuel se mêlent à la perfection. Splendide. A partir de là la fosse chante refrains et couplets. Les hymnes défilent. Le rare "Jawbreaker" est juste épatant, "Breaking the Law" est explosif et "Hell Bent for Leather" surpuissant (avec l'arrivée du chanteur en Harley Davidson, vêtu de sa légendaire tenue SM). Au premier rappel, "Electric Eye" n'a pas pris une ride en 30 ans. Durant "You've Got Another Thing Comin'", Rob Halford nous prouve qu'il tient la forme, tant physique que vocale (je me rappelle qu'au Rockhal en 2008 le chanteur s'était assis durant ce morceau). Au fur et à mesure du concert Rob Halford a pris confiance dans ses mouvements. Le pas robotique a laissé place à des déplacements plus souples. C'est en grande forme que l'homme livre une version grandiose de "Painkiller", hurlant sa douleur comme si sa vie mentale en dépendait (ce morceau de 1990 évoque la dépendance aux antalgiques que Rob Halford avait alors développée). Le joyeux "Living After Midnight" clôt une soirée très agréable. Les musiciens nous saluent longuement. La gratitude est réciproque. La musique et la vie, la leur, la nôtre, s’entrelacent le temps d'un moment d'émotion. Merci messieurs.


 

 
 
  
 
   

Setlist :

  1. War Pigs (chanson de Black Sabbath en bande sonore)
  2. Battle Cry (bande sonore)
  3. Dragonaut
  4. Metal Gods
  5. Devil's Child
  6. Victim of Changes
  7. Halls of Valhalla
  8. Love Bites
  9. March of the Damned
  10. Turbo Lover
  11. Redeemer of Souls
  12. Beyond the Realms of Death
  13. Jawbreaker
  14. Breaking the Law
  15. Hell Bent for Leather
Encore:
  1. The Hellion (bande sonore)
  2. Electric Eye
  3. You've Got Another Thing Comin'
Encore 2:
  1. Painkiller
  2. Living After Midnight
  3. Beginning of the End (bande sonore)
Judas Priest - Five Finger Death Punch - Zenith - Paris - 17/06/2015 - Compte-rendu de concert - Concert Review Judas Priest - Five Finger Death Punch - Zenith - Paris - 17/06/2015 - Compte-rendu de concert - Concert Review Reviewed by Concerts expos by Pat on juin 20, 2015 Rating: 5

1 commentaire

Alexandra a dit…

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