Hellfest - Clisson - Dimanche 22/06/2014 - Alter Bridge - Black Dahlia Murder (The) - Black Sabbath - Blues Pills - Dordeduh - Emperor - Paradise Lost - Year of the Goat - Zodiac - Compte-rendu de concert - Concert review

SATAN TRIOMPHANT
Dimanche 22 juin. Troisième et dernière journée du Hellfest sous un soleil radieux.

Me voici ce dimanche matin, à l'heure de la messe, devant les grilles du Hellfest. J'entre sur le site encore peu rempli et je vais me placer devant la Mainstage02.

Year of the Goat
Le groupe suédois ouvre les hostilités sur la Mainstage02. Year of the Goat joue un heavy metal un peu occulte et beaucoup old school. Les musiciens sont statiques mais le chant clair puissant et les soli de guitares emportent mon adhésion. C'est très bon. Le groupe nous gratifie d'un nouveau morceau, "The Key and the Gate". Un superbe show.

Setlist

1. Angels' Necropolis
2. Spirits of Fire
3. The Key And The Gate
4. For the King
5. Of Darkness/Thin Lines of Broken Hopes

Blues Pills
Ce groupe est composé d'un français à la guitare, d'une rythmique basse/batterie américaine et d'une chanteuse suédoise. Ces excellents musiciens jouent un blues heavy de très belle facture. Blues Pills nous embarque en quelques secondes dans un univers qui sent bon les années 1960 et 1970, tout en sachant se détacher de ses aïeuls et proposer un son personnel. La performance est remarquable de groove, de musicalité et de puissance. Le groupe dégage un si bon feeling qu'il ose des morceaux calmes, parfois a cappella, sans que le concert ne perde en intensité. Un concert lumineux.
La chanteuse est épatée de voir la foule déjà rassemblée devant la Mainstage01 de si bonne heure (il est 11h15 du matin). C'est effectivement épatant. La présente édition du Hellfest bat tous les records d'affluence précédents.

Setlist

1. High Class Woman
2. Devil Man
3. Black Smoke
4. Little Sun

Scorpion Child

Le groupe a fait sa balance durant le concert de Blues Pills, en envoyant carrément un morceau complet. Pas très sympa pour l'autre groupe, d'autant que Blues Pills a fait un show très acoustique. Je pars donc un peu grognon vis-à-vis de Scorpion Child. Ce n'est pas avec ses lignes vocales et les poses piquées à Robert Plant du chanteur que le groupe va me retenir bien longtemps d'aller voir ailleurs si j'y suis. Je décroche.

Quelques gouttes de pluie tombent des nuages qui menaçaient depuis ce matin. Ce sera tout pour la journée et le soleil reprend de plus belle.

Zodiac
Le groupe Zodiac joue un blues rock musclé. Les enchaînements manquent un peu de précision mais le groupe fait preuve d'un bel enthousiasme. Zodiac a peu de temps pour jouer mais il se permet une chouette reprise de "Cortez The Killer" de Neil Young. Un choix qui me va très bien, le groupe ayant l'intelligence de ne pas chercher à copier l'original. La voix chaude du chanteur fonctionne bien et les soli de guitare sont bien agréables. Le morceau "Coming home" montre ce que peux faire le groupe lorsqu'il est bien en place.

Setlist

1. A Bit of Devil
2. Free
3. Cortez The Killer (reprise de Neil Young)
4. Diamond Shoes
5. Coming Home

Crowbar

Le groupe joue sur la Mainstage01. C'est du sludge lourd de chez lourd. Le soleil tape dur en ce début d'après-midi. L'averse est déjà bien loin. Je reste quelques morceaux puis je vais me réfugier sous la tente "The Temple".

Dordeduh
Etre sous la tente n'est pas la meilleure solution pour se protéger de la chaleur. Il fait très chaud dans les premiers rangs. Les roumains de Dordeduh vont jouer de longs morceaux. La musique est mystique, envoûtante, avec des déflagrations de violence. Nombreux sont celles et ceux qui ferment les yeux et se laissent porter par l'ambiance. Le chanteur varie les chants avec créativité. Il échange quelques mots entre les morceaux. Un concert très agréable.

Je passe au stand de Rock Hard où j'ai le plaisir de discuter avec Walran et Ronnie, respectivement chanteur et batteur d'Angelorre.

Je vais reposer mes jambes à l'ombre des arbres en prévision de la soirée qui s'avère violente pour le corps. Ce qui est très agréable cette année c'est le fait que les sanitaires aient tenu bon. Rien à voir avec les éditions précédentes où nous avions fait face à des installations débordées (et débordantes) et dû patauger dans les rivières de ce liquide que les reins des vertébrés secrètent. Bravo à l'organisation pour avoir corriger ce point de manière efficace.

Alter Bridge

Le soleil tape toujours très fort alors j'écoute le groupe de loin. Alter Bridge c'est toujours la grande classe en concert avec un show allant du rock aux ballades. Des jets d'eau arrosent la foule bouillante.

House of the broken promises
Je vois une partie du show. Du rock. Avec une énorme basse. C'est bien agréable aux oreilles.

The Black Dahlia Murder

Je me rends sous la tente "The Altar". The Black Dahlia Murder livre une prestation enthousiaste. Le son est bon et puissant. Je trouve le concert impressionnant d'énergie. Une beau concert bien efficace. Un double circle pit déclenche une énorme tempête de poussière sous la tente.

Setlist

1. In Hell Is Where She Waits for Me
2. Moonlight Equilibrium
3. On Stirring Seas of Salted Blood
4. Their Beloved Absentee
5. Statutory Ape
6. Raped in Hatred by Vines of Thorn
7. Necropolis
8. Den of the Picquerist
9. Everything Went Black
10. Miasma
11. Malenchantments of the Necrosphere
12. What a Horrible Night to Have a Curse
13. I Will Return

Behemoth
L'intro est grandiloquente avec flammes et jets de fumée. D'où je suis placé, très loin car je sors du set de The Black Dahlia Murder, je trouve le son très inférieur au sidérant mur sonore du groupe au même Hellfest en 2010. Du coup je préfère rester sur un excellent souvenir et je décroche tout de suite du présent concert.

Je passe au stand EMP/Holy Records, partenariat depuis 2009 entre la société allemande EMP et le label français Holy Records. Mes oreilles doivent beaucoup à Holy Records qui a produit beaucoup des groupes que j’apprécie (Orphaned Land, Septic Flesh, Stille Volk ou On Thorns I Lay). J'ai également découvert beaucoup de groupes en achetant chez eux par correspondance (par exemple Empyrium ou The Gathering). C'est en grande partie grâce à Holy Records que je suis au Hellfest aujourd'hui.

Je me dirige ensuite vers la double tente "Altar/Temple". Vreid joue sur la temple. J'ai écouté de loin et c'était fort bon. Là je pense avoir loupé un beau concert.

  

Paradise Lost
Mon appareil photo me lâche. Les photos prises sont accessibles mais impossible de prendre de nouvelles photos.

Je me place pour Paradise Lost. Pas de chance le son est plutôt brouillon. En particulier il s'avère impossible de goûter pleinement aux magnifiques riffs de guitares et autres soli flamboyants. Reste la rythmique. Et un chanteur enthousiaste et communicant (pas toujours gagné selon les jours avec Nick Holmes). Pas de chance non plus pour la voix qui n'est pas mise en valeur par le son. La setlist était heureusement variée et très agréable.

Setlist

1. Persephone (The Gathering of Flowers) (Dead Can Dance song)
2. Mortals Watch the Day
3. So Much Is Lost
4. Remembrance
5. Gothic
6. Enchantment
7. Erased
8. Faith Divides Us - Death Unites Us
9. Tragic Idol
10. Isolate
11. One Second
12. Say Just Words

Emperor
Je vais me placer devant la Mainstage01 une heure à l'avance pour voir Black Sabbath d'assez prêt. La foule est déjà bien dense. Je regarde Emperor qui joue sur la Mainstage02.
Le groupe Emperor s'est reformé pour rendre hommage à leur opus "In the Nightside Eclipse" (20 ans déjà). Le son est impeccable et la prestation majestueuse. Les musiciens sont très concentrés et livrent une interprétation irréprochable. Un grand moment de fascination.

Setlist

1. Into the Infinity of Thoughts
2. The Burning Shadows of Silence
3. Cosmic Keys to My Creations & Times
4. Beyond the Great Vast Forest
5. Towards the Pantheon
6. The Majesty of the Nightsky
7. I Am the Black Wizards
8. Inno a Satana
9. Ancient Queen
10. Wrath of the Tyrant

A ce stade des trois jours de Hellfest mes jambes sont en feu. J'arrive à m'asseoir en tailleur vingt minutes. C'est suffisant pour reprendre des forces et terminer la soirée.

Black Sabbath

Après 35 ans de séparation, les membres fondateurs de Black Sabbath se sont réunis pour une immense tournée et un nouvel album. Il manque juste à l'appel le batteur Bill Ward, remplacé par Tommy Clufetos qui se montre à la hauteur du rôle. Les guitaristes Tony Iommi (la force tranquille) et Geezer Butler (impérial avec sa basse) sont épatants. Le son met particulièrement en relief le son de basse exceptionnel de Geezer Butler. D'où je suis placé, les riffs lumineux de Tony Iommi sont parfois un peu trop en retrait dans le mix à mon goût. Ceci ne nuit cependant pas à la magie du son du groupe. Les riffs et la rythmique sont d'une qualité extraordinaire. Le chanteur Ozzy assure le spectacle avec une étonnante sobriété (il ne se renverse pas de seau d'eau sur la tête, il n'arrose pas les photographes). L'attitude de Ozzy reste cependant toujours aussi dingue (ses "koo-koo" de cinglé, son imitation de grenouille à quatre pattes), l'impression étant renforcée par la prestation distinguée des autres musiciens. Le rythme des vocaux est parfois hésitant. Après on aime ou pas sa voix, ça ne se commande pas. Moi j'adore. Je trouve même qu'il chante plus juste (moins faux?) qu'à Bercy en décembre dernier. Le public est juste moins dingue que dans la fosse de Bercy mais il faut dire que nous en avons tous plein les jambes après tous ces concerts. Les deux morceaux du dernier album s'insèrent très bien parmi les titres mythiques du groupe.

C'est avec plaisir que je vois les membres du groupe s'échanger de larges sourires sur Iron Man.

Le groupe vient nous saluer en bord de scène après le rappel. Un final émouvant.

Setlist

1. War Pigs
2. Into the Void
3. Snowblind
4. Age of Reason
5. Black Sabbath
6. Behind the Wall of Sleep
7. N.I.B.
8. Fairies Wear Boots
9. Rat Salad
10. Iron Man
11. God Is Dead?
12. Children of the Grave

Encore:

1. Paranoid (Sabbath Bloody Sabbath intro)
2. Zeitgeist

Après ce beau concert de Black Sabbath, je suis requinqué et prêt pour un ultime concert. je me dirige vers la tente pour voir Opeth, Dommage la tente est blindée (pourquoi le groupe n'a-t-il pas joué sur la Mainstage02, libre?). Bon, il me reste à quitter cette neuvième édition du Hellfest.

Au bilan de ce Hellfest 2014 : un regret, l'absence de ma femme par absence de train; un temps magnifique (certes un peu chaud mais vous préférez la flotte?); une programmation épatante; des sanitaires nickels; une ambiance conviviale; une jauge de remplissage en alerte rouge (pas moyen de rentrer dans de nombreuses tentes, points d'eau pris d'assaut).

Malgré la fatigue, je traîne sur les lieux, quittant le site à reculons. Parmi les dernières rencontres, Tanguy de A Jeter Prom, Sabine, passionnée d'Amenra, Jean-Philippe de Kamera Obscura et Francis Zégut qui rentre à pied jusqu'au centre ville de Clisson. Trente ans après avoir écouté Tonton Zézé hurler sa passion du hard rock dans l'émission Wango Tango, me voici lui serrant la main à la sortie de ces trois jours de Hellfest.
Ride on.

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