Primordial - Hellfest - Clisson - 21/06/2013 - Compte-rendu de concert - Concert review

Primordial sur la scène du Temple

Ensanglanté mais encore invaincu
Un homme vient nous annoncer au micro que les irlandais de Primordial sont en retard. Leur compagnie aérienne a eu du retard et ils sont encore sur le chemin du festival. Un peu plus de vingt minutes plus tard, les voici arrivés sur scène. Leur heure de passage est grandement entamée et aucun autre groupe n'a accepté d'échanger sa place au pied levé. Primordial n'a que quelques instants pour faire la balance de ses instruments (seules la batterie était déjà installée). Le groupe n'a que plus de temps que pour quelques chansons avant de devoir céder sa place au groupe suivant. Face à autant d'adversité, Primordial se jette à l'eau avec une fougue inouïe. Premier soulagement, le son est bon, ce qui est inespéré tant tout s'est mis en place dans des conditions d'urgence. Deuxième soulagement, la foule répond immédiatement avec passion. Tant pis pour les impatients partis vers d'autres cieux. La musique de Primordial va tout emporter sur son passage en quatre morceaux dantesques. Dès "No Grave Deep Enough", le ton est donné. Le chanteur, prodigieusement charismatique, vient chercher CHAQUE spectateur et l'emmène avec lui dans son monde violent et dramatique. La chanson parle de l'homme face à la mort. D'abord froidement résigné ("La tombe est absolue, la tombe est tout"), le narrateur finit par lancer un cri d'orgueil ("Aucune tombe n'est assez profonde pour m'enchaîner"). Le black metal du groupe, oppressant et mélancolique, est toujours aussi somptueux et interprété avec une immense finesse. La deuxième chanson résume la carrière de Primordial, sans concession et sans aucune fausse note ("aucun remord, aucun regret"). Les paroles saluent les fans ("je lève mon verre aux camarades ici et ailleurs. Les années passent et nous rapprochent de la tombe. Voici la chanson que j'ai choisie de chanter jusqu'à la fin amère"). Magnifique et émouvant. Primordial lance ensuite sa chanson de coeur, celle qui évoque la terrible famine au 19ème siècle qui tua un million d'irlandais et en poussa des millions à l'exil sur les bateaux cercueils (les "Coffin Ships" du titre). Une interprétation habitée, une évocation de la mémoire des morts qui m'émeut au plus haut point. Primordial n'a déjà plus le temps que de jouer une chanson et le groupe clôt son spectacle sur un "Empire Falls" de circonstance. "Voici les terres où je suis né, qui seront bientôt en ruine, et alors elles seront ma tombe". Et toujours, en réponse à ce constat mélancolique, le sursaut d'orgueil survient via un refrain puissant ("où est l'homme qui se bat? je suis celui-là!"), repris en coeur par un public transcendé par l'émotion dégagée par la musique du groupe.
Primordial n'a eu le temps de jouer que quatre morceaux mais a réalisé une des plus belles performances des trois jours. A bientôt les gars pour un concert complet.
"Raise a glass, Raise Hell".

* Setlist :

  1. No Grave Deep Enough
  2. Bloodied Yet Unbowed
  3. The Coffin Ships
  4. Empire Falls





 
 
 
Voici la chanson "The Mouth of Judas" :
Primordial - Hellfest - Clisson - 21/06/2013 - Compte-rendu de concert - Concert review Primordial - Hellfest - Clisson - 21/06/2013 - Compte-rendu de concert - Concert review Reviewed by Concerts expos by Pat on juillet 04, 2013 Rating: 5

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